2ème Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique :
Pour une réponse africaine concertée et cohérente contre les risques sécuritaires
Le forum international de Dakar sur la paix et la sécurité a été ouvert par le ministre sénégalais des Affaires Etrangères, Mankeur Ndiaye, le 9 novembre au palais des congrès. Réunissant les Chefs d’Etat et de gouvernement, les représentants des organismes internationaux, les experts, les chercheurs et les leaders de la société civile, cette plateforme panafricaine et internationale vise à confronter les opinions et à approfondir la réflexion pour débarrasser le continent de ses vieux démons. En effet, l’instabilité politique, les crimes transfrontaliers, le terrorisme, le grand banditisme et les réseaux de trafics en tout genre, sont des plaies qui obèrent considérablement le développement de l’Afrique.
Aussi, le panel de haut niveau du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique a été ouvert le 9 novembre 2015 par le Président sénégalais, S.E. Macky Sall, et a réuni plusieurs personnalités de premier plan, notamment le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo, le Premier Ministre togolais, Selom Klassou, le ministre français de la Défense, Jean Yves le Drian et Hervé Ladsou, Secrétaire général adjoint des Nations Unies.
Dans son allocution de circonstance, le numéro un sénégalais a situé l’assistance sur le contexte et l’importance de la rencontre de Dakar en rappelant que face aux nombreux défis sécuritaires, l’Afrique apparait comme « le ventre mou » du système international. Aussi, pour lutter efficacement contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers, qui sont des vecteurs par excellence de l’instabilité en Afrique, S.E Macky Sall a plaidé pour une réponse régionale basée sur un processus d’intégration africaine et surtout, de renforcer la collaboration entre les pays en matière de renseignements et de partage de l’information.
Autour des thématiques liées aux enjeux de la paix, de la sécurité et du développement, les panélistes ont pu partager leurs points de vue lors de la discussion de haut niveau. Ainsi, représentant le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, le Premier Ministre, Professeur Daniel Ona Ondo a soutenu que le Gabon est un pays très engagé pour la paix et dans la lutte contre l’instabilité dans la sous-région Afrique centrale. Pour illustrer son propos, le Chef du Gouvernement a insisté en disant que la présence des troupes gabonaises en République Centre africaine depuis plusieurs années, témoigne de l’engagement des autorités gabonaises pour une Afrique centrale pacifiée et sécurisée.
Cela dit, l’une des causes de la montée de l’insécurité en Afrique, a martelé le Premier Ministre, c’est la pauvreté qui, dans bien des cas, justifie l’injustifiable. Raison pour laquelle, le Pr Daniel Ona Ondo a placé l’éducation et le développement économique comme préalable pour une action efficiente contre le terrorisme en Afrique et dont la tête de prou reste le groupe boko haram. Pour le Président sénégalais, l’extrémisme que l’on veut brandir derrière le fait religieux serait l’arbre qui cache la Forêt. Et, il serait temps que les africains de se mettre d’accord autour d’une stratégie globale visant à améliorer la gouvernance politique et financière au profit d’une jeunesse qui demeure la chair à canon des extrémistes, faute de meilleur prise en charge des pouvoirs publics.
Egalement, le débat a été accentué sur l’apport et l’impact des missions de maintien de la paix de l’ONU. Pour plusieurs panélistes, aux crises qui surviennent souvent sur le continent, l’urgence de l’action impose que les africains soient en première ligne du front. S’il est vrai que l’ONU dispose des capacités techniques, humaines et financières appropriées pour la résolution des conflits, elle doit cependant adjoindre ses forces aux efforts entrepris par les Etats, les organisations sous régionales (CEEAC, CEDEAO) et de l’union africaine, pour réduire la vulnérabilité du continent face aux menaces d’instabilité et de conflit.
Après avoir écouté avec une attention soutenue les interventions des différents panélistes, le Premier Ministre, Professeur Daniel Ona Ondo a conclu la sienne en affirmant que la lutte contre la pauvreté, terreau fertile pour tous les extrémismes et les risques que cela comporte sur la sécurité, une meilleure formation des forces de défense des pays africains et la mutualisation des moyens techniques, financiers et militaires, sont des pistes de solution pour parvenir à une Afrique en paix et surtout pour endiguer l’insécurité qui ravage le continent.
Les assises de Dakar qui vont débouchées sur des propositions issues des travaux en plénières, en ateliers et lors des rencontres thématiques seront, à n’en point douter, d’une importance capitale pour peaufiner une stratégie adéquate contre le terrorisme et les risques sécuritaires en Afrique. Parce que l’économie criminelle tend à gagner du terrain, il faut, plus que jamais, penser la sécurité du continent en associant toutes les ressources et en mettant toutes les énergies ensemble. C’est le but du forum de Dakar et c’est le souhait de tous les africains.
Presse Primature