Fête de Travail 2014

A l’instar de ceux du reste de la planète, les travailleurs du Gabon ont célébré de fort belle manière et sur fond d’une sérénité retrouvée en leur sein, la fête internationale du Travail, en présence du Premier ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo.


Bravant la menace d’un ciel pluvieux et nuageux et après les différentes séries des décorations à près de 749 récipiendaires repartis sur trois catégories dont les médaillés de bronze, d’argent et d’Or, les travailleurs se sont exprimés, par la voix de leur porte-parole, le secrétaire Exécutif CDSA, Aloïs Mboumbine, sur les différents sujets qui devraient désormais régir leurs différentes centrales.
A l’entame de son propos, Aloïs Mboumbine a sollicité du Chef du gouvernement qui était assisté de plusieurs de ses ministres, l’observation d’une minute de silence en mémoire des travailleurs et dirigeants syndicaux décédés dans l’exercice de leurs fonctions.


Pour lui, la date du 1er mai constitue pour les artisans du progrès qu’ils sont, une occasion de mesurer le chemin parcouru, afin d’envisager l’avenir avec sérénité et plus d’entrain. Aloïs Mboumbine a aussi réaffirmé le droit qu’ont les travailleurs gabonais, d’honorer leurs camarades de Chicago aux Etats-Unis, morts en 1890 alors qu’ils revendiquaient les meilleures conditions de travail.


Poursuivant dans son propos, le porte-parole des travailleurs, reconnaissant au passage que le Gabon traversait depuis plusieurs mois une crise sociale et financière sans précédent, a réitéré la détermination de ses camarades, soucieux de l’amélioration des conditions de vie et de travail des masses laborieuses. Il a notamment fait savoir qu’ils étaient mus par une dynamique unitaire qui confère finalement leur engagement à œuvrer pour la défense effective de leurs droits et intérêts tant moraux que matériels. Sur un tout autre aspect, l’orateur, mettant en exergue le thème choisi cette année, à savoir : « Le travail au cœur du Pacte social », a déclaré que l’heure n’était plus aux discours, mais aux axes prioritaires sur le pacte social qui doivent amener les uns et les autres à atteindre les résultats concrets pouvant améliorer les conditions de vie et de travail des masses laborieuses et la populations dans son ensemble.


Pour les syndicalistes, le Travail  au cœur du Pacte implique entre autre, une formation professionnelle appropriée pour une meilleure employabilité du Travailleur ; une rémunération décente ; un Dialogue social ouvert, Permanent et Démocratique ; un cadre de concertation tripartite véritable ; une meilleure politique de protection économique et sociale des populations par l’acquittement de la dette publique auprès des entreprises locales et une législation complète appuyée de Décrets d’application. De même qu’ils ont laissé entendre que leur espoir demeurait dorénavant sur le plein emploi, afin d’être conforme à la résolution des Nations –unies sur les facteurs de lutte contre la pauvreté, et l’agenda d’un emploi décent, prôné par l’organisation internationale du Travail (O.I.T).


Les travailleurs ont par ailleurs émis certaines revendications allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie et d’activité : ainsi, à court terme, ils ont appelé à la reprise effective des négociations suspendues en 2013 et prévues pour une reprise en Mars 2014 sur les points ci-après : la valorisation du SMIC et du Point d’indice ; la valorisation de la Pension retraite ; la mensualisation de la PIFE, la généralisation et l’Harmonisation de la PIP à toutes les Administrations publiques ; la Régularisation immédiate et sans conditions de la situation des Agents licenciés de la CNSS ; idem pour Gabon Poste, Sogadel, Air Gabon. Il  y a aussi la mise en place des statuts des leaders syndicaux tel que stipulé par les Accords de Paris ; la revisitassion par le Gouvernement des conventions de mise en concession de la SEEG dont les prestations ne répondent plus.


Quant au moyen terme, les travailleurs ont souhaité la construction d’une bourse du travail aux organisations syndicales légalement constituées, la révision à la hausse des subventions allouées aux organisations syndicales ; l’accélération du processus de mise en place effective du Conseil du Dialogue Social ; la régularisation effective de toutes les situations administratives et financières des agents de l’Etat ; la généralisation de la participation des représentants des travailleurs dans les Conseils d’Administration ; l’application des déclarations des droits fondamentaux au travail, l’application de la déclaration des principes tripartites sur les entreprises multinationales et la politique sociale ; l’application de la déclaration de la justice sociale et une mondialisation équitable ; l’application effective du plan d’action 2010-2016 sur la politique du gouvernement ; l’application des dispositions légales en rapport avec l’emploi de la main d’œuvre étrangère ; la limitation de la périodicité des contrats à durée de chantiers  (CDC) et donner lieu à l’embauche définitive ; l’insertion des représentants des organisations syndicales des travailleurs au sein du bureau permanent du Comité national de Privatisation.
Les travailleurs ont réaffirmé leur attachement aux idéaux de paix et de concorde prônés par les plus hautes autorités du pays.


En réponse à l’allocution des travailleurs, le Premier ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a rappelé le caractère consensuel que revêt la tenue de la fête du 1er mai 2014. Il a notamment déclaré que le présent rassemblement constituait, non seulement une occasion d’évocation de souvenirs de dur labeur, mais aussi et peut-être surtout, un moment privilégié pour marquer un arrêt et mesurer le chemin parcouru ensemble , partenaires de raison, engagés dans une ambition impulsée par le Président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba de faire du Gabon, un pays émergent à l’orée 2025. Après avoir reçu le manifeste des travailleurs, le Premier ministre a laissé entendre que cela obéissait à une tradition du monde syndical qu’ils ont le droit de perpétrer.


Pour lui, cela témoigne également du souci qu’ils ont en commun, celui du bien-être des gabonaises et des gabonais, particulièrement des travailleurs. Daniel Ona Ondo a promis que son gouvernement ne ménagera aucun effort pour accélérer les réformes engagées qui devront à terme, conduire les grands chantiers ouverts et qui suscitent l’intérêt et l’attention des compatriotes. Pour y parvenir, le Premier ministre a réitéré la volonté du gouvernement de procéder à la révision des conventions collectives, du code du travail, la mise en place du Conseil national du Dialogue social (CNDS), l’organisation des élections professionnelles, le renforcement du dispositif de régulation de l’emploi de la main d’œuvre étrangère. En somme, le Premier ministre a appelé de tous ses vœux, à une trêve sociale et à un resserrement des rangs, gage d’une mise en œuvre d’un véritable Pacte social, tel que voulu par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. La célébration du 1er mai 2014 s’est poursuivie sur le boulevard du bord de mer par le défilé des centrales syndicales avec leurs différents adhérents.