Assemblée Nationale : Raymond Ndong Sima interpellé sur la criminalité et l'Insécurité
Suivant une procédure légale contenue dans la loi fondamentale, le Premier ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima a été interpellé, le 26 juin 2013 par les élus du peuple réunis au palais Léon Mba, siège de l'Assemblée Nationale, sur la question de l'insécurité et de la recrudescence des crimes en République gabonaise.
Face donc aux honorables députés des différents bords politiques, 106 au total sur les 120 que compte la seconde Chambre du parlement gabonais, avec 6 excusés et 8 absents, le quorum était largement atteint pour que Guy Nzuoba Ndama, le président de l'Institution donne la parole au premier intervenant afin qu'il pose la question au Premier ministre.
C'est l'honorable Apollinaire Adonis Moudouma qui le premier, lança les hostilités avec la question relative au sujet pour lequel Raymond Ndong Sima était interpellé. Le député a demandé au premier ministre ce que le gouvernement dont il a la lourde charge avait fait et avait l'intention de faire afin de juguler le phénomène tant décrié de l'insécurité et de la recrudescence des crimes. Il a ainsi fait allusion aux récents cas de crimes de sang perpétrés dans différents coins du pays, tout en exhortant le gouvernement à une plus grande vigilance et ce, au risque de voir les éventuels investisseurs tourner le dos au Gabon.
Après l'initiateur de cette question, d'autres députés ont convergé dans le même sens bien que les uns soient plus ardus que le principal concerné. C'est notamment le cas des honorables Albertine Maganga Moussavou et Narcisse Massala Tshamba, tous deux de l'opposition qui ont argumenté en disant que le gouvernement était littéralement inactif face à un phénomène qui tend à s'ériger en mode de vie et auquel les populations commencent à s'en accommoder.
L'honorable Guy François Mounguengui Koumba a pour sa part, fait savoir au premier ministre que, l'effet que plusieurs quartiers de la capitale et même de l'intérieur soient dépourvus d'éclairages publics concourt à la recrudescence de l'insécurité. S'agissant du supposé laxisme de la justice, le député du 5ème arrondissement de Libreville a interpellé le Premier ministre sur le risque d'une justice spectacle qui ferait passer les décideurs à côté de l'essentiel.
Sans faire dans la langue de bois et conscient du rôle de Chef du gouvernement qui est le sien, Raymond Ndong Sima a tenu tout d'abord à dissocier les éléments de sécurisation des personnes et des biens, et ceux relatifs à la justice. Il a déclaré que, lors de son passage devant la représentation nationale avec la présentation de sa politique générale, il avait en son temps, dénoncé la recrudescence du phénomène d'insécurité qui prenait de l'ampleur dans la société gabonaise.
Aussi, avait-il retenu la sécurité et la justice comme étant des enjeux majeurs du Plan Stratégique Gabon Emergent du Chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba. Pour lui, l'insécurité dont il est question actuellement n'est ni un phénomène soudain, encore moins négligé du gouvernement. Raymond Ndong Sima, paraphrasant l'honorable Paul Mba Abessole a signifié à la représentation nationale que la question de sécurité concernait d'abord chacun des habitants du Gabon. D'où la nécessité pour chacun, de jouer son rôle et travailler en synergie avec les auxiliaires de justice afin de dénoncer, le cas échéant, toute situation suspecte. S'agissant de la justice, le Premier ministre a indiqué que, depuis février 2012 et grâce à une dotation spéciale du Président de la République, Président du Conseil supérieur de la Magistrature, des sessions criminelles avaient été organisées dans certains chefs lieux de provinces. Ainsi, 350 affaires sur les 360 présentées avaient été jugées.
De même que le Chef du gouvernement a rappelé que le nombre des affaires jugées entre 2012 et 2013 était l'équivalant du passif de plus de 10 années. Raymond Ndong Sima a laissé entendre que l'ampleur du passif épuré n'avait rien de comparable à ce que pensaient justement les élus du peuple.
En somme, le phénomène de sécurité et de justice au Gabon concernent tout le monde et au Premier ministre d'interpeller ses interlocuteurs de la nécessité de voter des budgets plus consistants pour les départements de la justice et celui de la Sécurité nationale afin de faire face aux besoins de plus en plus élevés dans ces secteurs. Il a en outre informé les honorables députés de ce que désormais, le recrutement dans les forces de sécurité sera plus corsé qu'avant, afin d'éviter des égards de comportement relevé ces derniers temps dans ces différentes unités.
Sur un tout autre registre et profitant de la présence de certains membres du gouvernement dans l'hémicycle, l'honorable Charles Otando a interpellé le ministre des Eaux et Forêts sur la dévastation des cultures vivrières par les bêtes sauvages. Il s'agissait en fait de savoir si, bien que ces bêtes soient pour la plupart protégées, il y avait un mécanisme d'indemnisation pour les victimes.
A cette interrogation, Gabriel Tchango a
répondu qu'il n'y avait aucun texte qui le prévoyait et qu'il n'était
donc pas question d'y penser. La séance d'interpellation du Chef du
gouvernement et de certains de ses ministres s'est achevée sur une note
de satisfaction générale et mutuelle.