Mots des 100 jours 2

Projet d'avant propos bilan des cent (100) jours

Comme la tradition républicaine l'impose, le Gouvernement que je dirige est astreint à présenter son bilan des 100 premiers  jours de son action.

Cet exercice qui a pour but de renseigner l'opinion sur le démarrage de l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des  projets et programmes annoncés dans le projet de société des gouvernants,  transposé dans la déclaration de politique générale devrait permettre aux populations bénéficiaires de s'assurer à priori que les lignes directrices amorcées sont conformes à leurs attentes  et que les premiers résultats paraissent  tangibles.

Cent jours, est un domaine de définition assez court pour tirer un bilan objectif et imputable. C'est une période déterminante pour les diagnostics et la formulation des pronostics; une phase d'initiation pour les premières expériences politiques et administratives au plus haut niveau de l'Etat. La nature de l'activité qui relève principalement de la décision publique exige une rigueur dans  les arbitrages, la clarté des choix, le respect de la légalité, la justice sociale et le développement harmonieux. Elle recommande un temps plus adéquat au regard du circuit administratif de prise de décisions et de l'environnement considéré.

Le rythme de travail est beaucoup plus soutenu que dans les positions administratives courantes. Les dossiers sont traités à grande vitesse, et certains conviendraient avec moi qu'il n'est pas facile de prendre des  mesures «  lumineuses » à très court terme , surtout si le sujet est en cours de traitement depuis plusieurs années et a déjà fait plusieurs fois l'objet de la mise en place de commissions et ou d'états généraux. Cette période de temps est donc bien chargées et la préparation des dossiers demande beaucoup plus de temps. Pas toujours aisé de distinguer vitesse et précipitation et être en mesure de les concilier dans ces délais avec l'obligation et de résultats auxquels tout le monde s'attend.

Comme évoqué dans ma déclaration de politique générale dont l'élaboration et la présentation constituent une des activités des cent jours « les attentes de l'immense majorité des gabonais se font de plus en plus pressantes pour une amélioration perceptible et plus rapide du vécu quotidien. La satisfaction de ces attentes passe par une accélération du rythme des réformes, c'est -à-dire, par un effort collectif plus soutenu dans les mois à venir tant dans le fonctionnement de l'Etat que dans celui du reste des agents économiques et sociaux en vue de créer et de stimuler la croissance ».

Il s'agit donc de traiter des situations structurelles dont les changements sont inscrits nécessairement dans le temps. D'autant plus que certaines d'entres elles portent sur le comportement des agents économiques et sociaux.

Mais cette période demeure cependant suffisamment riche et passionnante et mérite d'être présentée. Elle a conduit à l'appropriation des problèmes, des pré-requis institutionnels, juridiques et financiers nécessaires à la prise de décision.

En toute chose, il faut savoir se doter d'une méthode de travail. En l'absence de résultats perceptibles dans ces délais; les grands axes de mon action étant déjà communiqués et contenus dans le Projet de société de  Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat, son Excellence Ali Bongo Ondimba, transcrit dans le Programme Stratégique Gabon Emergent, j'ai donc opté pour le pragmatisme, le réalisme et une communication prudente et essentielle. C'est dans ce contexte que le Programme de Travail Gouvernemental a été revu pour intégrer solutions à quelques observations institutionnelles, structurelles relevées dans la mise oeuvre de certains programmes. Je me suis également attelé à rappeler la nécessité de veiller à la stabilité d'un cadre macroéconomique cohérent et stable.

    Parmi les principaux dossiers, le gouvernement s'est  particulièrement penché sur :
  • La régularisation des situations administrative des agents de l'Etat ;
  • Le Contrôle Général d'Etat;
  • La justice;
  • Les grands chantiers immobiliers;
  • la gestion des situations urgentes :
    • Le pont de Kango;
    • La crise de l'éducation;
    • Les élections du Conseils Economique et Social;
    • La question de la biométrie aux prochaines élections électorales.
    De l'avis de certains experts en sciences politiques, il est difficile de procéder à une évaluation de la performance du gouvernement au cours des cent premiers jours de son installation, d'autant plus que cela nécessite une phase d'amorce et de prise de main, notamment pour les nouveaux membres du gouvernement.

Mais qu'à cela ne tienne, le gouvernement reste optimiste au regard de sa méthode de travail, des actions entreprises telles celles  de signature de contrats et de lancement de travaux, notamment dans le domaine de l'habitat et dont les résultats seront visibles d'ici la fin de l'année.

En matière de coordination, de cohésion et d'efficacité gouvernementale, il existe une volonté politique claire pour réussir cette expérience en un moment historique et crucial où le Gabon s'est fixé pour cap une croissance économique comparable à celle des pays dits émergents à l'horizon 2025.

Le Programme Stratégique Gabon Emergent, dans le même ordre d'idées dispose de stratégies sectorielles claires. Les Conseils Présidentiels tenus sur l'Education et l'habitat participent au suivi de la mise en oeuvre des projets et programmes prioritaires qui préoccupent les gabonais.

L'ampleur des écarts entre les attentes des populations et le besoin des résultats, n'a pas facilité la tâche du Chef du Gouvernement et de son équipe. Les évaluations prématurées observées ça et là en disent long.

Mais cela relève de l'exercice du pouvoir exécutif et de l'obligation de celui-ci de rendre compte aux administrés, ainsi que l'exige toute démocratie moderne. Dans le passé, ceux qui, alors dans l'opposition, fustigeaient, dénonçaient, critiquaient l'action des gouvernements précédents, ont vite compris, une fois «aux affaires» que la différence était grande entre la parole libre et pas toujours responsable, et la conduite d'une action publique sous la pression d'une réalité qui n'a rien à voir avec la rhétorique, les théories et les principes.

A travers les synthèses par département jointes en annexe, je vous invite à apprécier l'ampleur de ce qui a été fait en trois mois. Une capacité d'actions concrètes est perceptible.    
           
    Je vous remercie
                            Raymond NDONG SIMA
                        Premier Ministre, Chef du Gouvernement.