Economie/3ème Forbes Afrique : Daniel Ona Ondo vante le système bancaire gabonais

Prenant une part active et au nom du Président de la République Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba empêché, au 3ème Forum économique Forbes Afrique tenu à Brazzaville au Congo le 25 juillet 2014, le Premier Ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a dans son allocution circonstancielle ci-dessous, présenté et vanté les progrès réalisés par le Gabon dans le domaine bancaire.

Excellence, Monsieur le Président de la République du Congo ;
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernements ;
Messieurs les Membres du Gouvernement ; Distingués invités Mesdames
 et Messieurs.


C’est au nom de Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, et à celui du Gouvernement Gabonais que je dirige, que j’ai l’honneur et le plaisir de prendre la parole aux assises de ce Forum, afin d’échanger sur la question de la bancarisation en Afrique, à travers son thème principal : « Les défis de la bancarisation : construire le modèle africain ».


Je voudrais, en mon nom et au nom de la délégation gabonaise qui m’accompagne m’acquitter d’un agréable devoir, celui de remercier les autorités congolaises pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé. Un accueil qui témoigne de l’excellence des relations entre nos deux pays, mais aussi de l’intérêt de nos Etats à prendre part à ce forum.   


En effet, cette rencontre d’experts et acteurs du secteur bancaire ici à Brazzaville, est l’occasion de montrer l’importance de s’intéresser au processus de bancarisation. L’ambition de ce Forum est de contribuer à construire les conditions de confiance et d’innovation pour accéder à l’émergence de l’Afrique.


La bancarisation, du fait qu’elle représente le pourcentage de la population ayant accès au service bancaire, se présente comme une donnée caractéristique du développement d’un pays.


Il est de notoriété que les pays les plus développés ont un taux de bancarisation plus élevé que les pays en développement.


Distingués invités Mesdames et Messieurs,
Le faible taux de bancarisation du continent est, de l’avis des experts, une des contraintes de la transformation de nos économies. Car il est regrettable de constater que dans notre continent, une personne seulement sur 10 est bancarisée. L’insuffisance des revenus, l’irrégularité des salaires et le nombre insuffisant de réseaux bancaires expliquent en partie ce phénomène.


Aussi, les populations privilégient-elles la thésaurisation, en raison de la culture et du manque de confiance envers les banques.


D’autres pensent que c’est une affaire de riches. En effet, les banques sont soumises à des contraintes légales et réglementaires qui limitent leurs actions en faveur des personnes à faibles revenus.


Des perspectives d’avenir de la bancarisation en Afrique, en lien avec les objectifs d’amélioration de la croissance, nous interpellent, afin que nos pays construisent un modèle particulier pour résorber le déficit en la matière.


Distingués invités Mesdames et Messieurs,


Le Gabon, qui dispose d’un système financier fiable et surliquide, n’a malheureusement pas assuré pleinement le financement de l’économie ou favorisé l’accès des populations exclues du système bancaire classique, aux services financiers. L’amélioration des conditions de vie et l’accès aux services sociaux de base constituent, de ce fait, un défi majeur que doit relever mon Gouvernement.


En ce qui concerne les PME/PMI, le système bancaire est resté prudent en raison notamment des difficultés de transformation de leurs ressources et de la qualité des demandeurs.


A coté des banques, le secteur de la micro finance apparait, à nos yeux, comme un outil de bancarisation de masse qui contribue de manière significative à la lutte contre la pauvreté, cheval de bataille du Gouvernement gabonais.


S’inspirant des évolutions récentes dans ces domaines, le Gabon, dans le cadre de la mise œuvre de son programme d’émergence à l’horizon 2025, prôné par le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, s’est engagé résolument à promouvoir et à renforcer le système financier national par la mise en place des mécanismes et  facilités multiformes, favorisant la création et la multiplication des institutions financières de proximité, en vue de permettre à une majorité des populations d’avoir accès aux services financiers.


Cette politique s’est  traduite au cours des trois dernières années,  par l’implantation de nouvelles succursales des banques commerciales internationales, la restructuration des services financiers postaux, la création de nouveaux établissements de micro finance et la multiplication des agences de banques et d’établissements de micro finance, notamment en milieux rural et périurbain.


Grâce à cette  impulsion, le taux de bancarisation de la population gabonaise s’est progressivement amélioré et se situe aujourd’hui autour de 12%.


Distingués invités Mesdames et Messieurs,


Malgré cette évolution, ce taux reste faible. Les objectifs du Plan Stratégique Gabon Emergent, appellent à des réflexions permettant de mettre en évidence les principaux facteurs qui expliquent, non seulement la faiblesse du niveau de financement bancaire, mais également   les difficultés d’accès des populations aux services bancaires.


C’est dans cette  optique que le Gouvernement a encouragé les initiatives privées dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), telles que le E-banking, ou banque électronique,  afin de booster ce secteur.


Pour le Gabon, l’enjeu réside dans la mise à disposition de services à forte valeur ajoutée, susceptibles de susciter l’adhésion du plus grand nombre  aux services bancaires.


Nous implémentons dans le cadre du pilier Gabon des Services du Plan Stratégique Gabon Emergent, un environnement propice pour les non bancarisés, par l’offre d’une panoplie de produits à coûts réduits. C’est dans cette optique que le Gouvernement a pris la décision en juin dernier de bancariser l’ensemble des agents de l’Etat.


De même, une stratégie nationale de développement de la micro finance a été initiée, visant la création et l’implantation sur le territoire national des établissements pouvant favoriser l’accès à des services financiers de proximité viables et durables, à une majorité de ménages pauvres ou à faibles revenus et à des micro entrepreneurs d’ici 2015.


La finalité de ce programme est,  de faciliter l’intégration des Etablissements de Micro finance,  dans le système financier national afin de compléter l’offre de financement de l’économie.


Cela devrait permettre également une amélioration des revenus et des conditions d’existence des ménages, des PME/PMI et des Toutes Petites Entreprises (TPE).


Enfin, une loi cadre nationale devra bientôt être adoptée. Celle-ci permettra la formalisation des mutuelles et associations financières afin d’élargir les capacités de financement des personnes à fables revenus ainsi que leur accès aux services financiers de proximité.

Distingués invités Mesdames et Messieurs,
Les pays de la CEMAC connaissent une croissance de plus de 5%. La pérennité de cette croissance ne peut se faire que par la mise en place d’un secteur financier solide.

Le secteur bancaire qui représente la majorité des actifs, face à un marché boursier embryonnaire qui doit être réformé dans le sens d’une plus grande bancarisation, afin d’assurer le développement de nos économies. 


Les travaux de ce Forum sur la bancarisation doivent ouvrir un large chantier sur les structures de financement de l’économie informelle, des PME et des coopératives, et aussi sur l’inclusion financière d’une frange importante de nos populations.


En plaçant la bancarisation au cœur de cette rencontre, le Gabon par ma voix s’engage à faire siennes des propositions pertinentes à même de contribuer à la construction des conditions de confiance et d’innovation, pour accélérer l’émergence du continent.


Je vous remercie.