Assemblée Nationale/Interpellation du Gouvernement: De nombreuses préoccupations sur la table des membres du gouvernement

Celles-ci se traduisent entre autres par les conséquences des opérations de déguerpissement entreprises par l’Hôtel de ville, la modification des conditions d’attribution des bourses scolaires, la violence en milieu scolaire et la pollution constatée des eaux de l’Ivindo.

Les membres du Gouvernement se sont de nouveau rendus à la Chambre basse du Parlement, afin de répondre à une interpellation qui leur a été faite par les députés.

Premier à passer le Ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, a dû se justifier suite au mécontentement né de l’opération initiée par l’Hôtel de ville de Libreville et baptisée ‘’Libérez les trottoirs et qui aurait occasionné un fort préjudice aux commerçants.

Lambert Noël Matha a rappelé que la loi relative à la décentralisation laisse le libre arbitre aux collectivités dans l’exercice de leurs prérogatives. Son Département n’est donc pas l’interlocuteur idoine pour répondre de ces inquiétudes, mais plutôt l’Hôtel de ville. Malgré tout, le ministre de l’Intérieur a fait savoir que l’autorité municipale s’est lancée dans une série d’actions destinées à marquer son empreinte dans la capitale. Celles-ci se traduiront dans un très proche avenir par un embellissement et une réappropriation des places publiques, la lutte contre le commerce informel, le contrôle de la qualité des aliments et le rétablissement d’une bonne circulation.

S’agissant de l’opération ‘’Libérez les trottoirs’’, Lambert Noël Matha a affirmé qu’elle fut précédée d’une campagne de sensibilisation et de mise en demeure.

Pour ce qui est des mesures d’accompagnement, la mairie entend trouver des espaces appropriés à l’activité commerciale. Et à long terme, elle compte reprendre le programme de construction des marchés publics. Quant à la présence des forces de sécurité elle se justifie, selon le Ministre, par la nécessité de sécuriser les opérations de déguerpissement.

En deuxième position est arrivé le Ministre de l’Éducation National, Michel Menga m’Essone. Et comme il fallait s’y attendre, son échange avec le parlementaire qui l’a interpelé a tourné autour des nouvelles mesures relatives à l’attribution des bourses d’études, à sa suppression et au transfert des élèves.

Pour ce qui est du premier point, Michel Menga a fait savoir que la polémique est née des suites d’incompréhensions entre les responsables ministériels et les concernés par la mesure. La bourse étant destinée aux méritants, il est dès nécessaire de normer, a-t-il fait savoir. En outre, le décret querellé ne concerne que les élèves qui optent pour les filières générales. S’agissant des examens de fin d’année, le Ministre a rassuré qu’elles auront bien lieux aux dates arrêtées.

Michel Menga a également rassuré son interlocuteur de ce que les enseignants appartenant au groupe dit des ‘’1600’’ seront intégrés dans la Fonction publique. Toutefois, a-t-il poursuivi, sur les 500 dossiers déjà épluchés, 160 ne rempliraient pas les conditions requises pour exercer la profession enseignante.

S’expliquant ensuite sur la question de la dette que l’État traînerait vis-à-vis des établissements privés, le ministre a fait savoir qu’après examen par ses services, il ressort que la note présentée est inférieure au nombre d’inscrits. D’où la nécessité de la recalibrer afin qu’elle soit conforme à la réalité. Malgré tout, a-t-il poursuivi, une part importante de cette dette a déjà été soldée.

Quant au problème de violence en milieu scolaire, Edgar Anicet Mboumbou Miyakou, en sa qualité de Ministre de la Justice a fait savoir qu’un mécanisme destiné à combattre ce phénomène est entrain d’être élaboré par ses services.

A sa suite est arrivé le Ministre de l’Énergie, Emmanuel Norbert Tony Ondo Mba qui a été interpelé à propos de la qualité de l’eau en amont de l’Ivindo, une situation qui causerait des problèmes cutanés et gastriques aux populations riveraines. En réponse, le Ministre de l’Énergie a fait savoir qu’une première étude a en effet révélé un taux de contamination élevé des eaux. Mais qu’une seconde analyse plus approfondie devrait être faite afin de fournir au gouvernement une aide à la prise de décision. Toutefois, il a tenu à rappeler que cette pollution proviendrait du Congo voisin, d’où la nécessité de solliciter les services du Ministère des Affaires étrangères afin qu’elle saisisse la République du Congo à cet effet. Enfin, il a déclaré que son Département se propose de saisir tous les services concernés par la problématique de l’eau pour qu’une solution soit trouvée, notamment à travers l’installation des pompes hydrauliques.